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Un outil détecteur de copropriétés en péril ???

 

Rien de mieux que la balance comptable

 

 

 

 Un titre alléchant sur le site du Moniteur : « Copropriétés en difficultés : un outil novateur pour localiser les zones à risques ».

Il a été conçu par l’ANAH et l’État. L’article fournit les indications suivantes :

 

« Pour établir cette cartographie des zones à risques, l’Anah a d'abord missionné le CETE-Nord Picardie pour évaluer le niveau de fragilité de 520 000 copropriétés, représentant 7 millions de logements.

« Le CETE s'est appuyé sur le fichier des logements par commune (FILOCOM, voir Focus) qui propose des informations exhaustives sur les caractéristiques de l’ensemble du parc de logements et de ses occupants jusqu’à de fines échelles géographiques (section cadastrale).

« Cependant, si FILOCOM est une source de données précieuse pour la connaissance des logements et de leur occupation, il ne comporte pas d’élément sur la gestion des copropriétés, le niveau des loyers et les prix de vente. C’est donc sur la base d’un ensemble de critères combinés et pondérés -au premier rang desquels figure le revenu- que la fragilité potentielle des copropriétés a pu être évaluée.

« Les indicateurs qui ont été retenus sont :

- la situation socio-économique des occupants,

- l’état du bâti,

- le positionnement de la copropriété dans le marché,

- la capacité des propriétaires à faire face aux dépenses d’entretien,

- la présomption de présence de « marchands de sommeil »

 

 

La proposition est très séduisante mais elle n’apporte pas une réponse satisfaisante au problème de la prévention des insuffisances de trésorerie. Or une copropriété en difficulté, c’est avant tout une copropriété confrontée à un risque ou un état effectif d’insuffisance significative de trésorerie.

La procédure de prévention est simple : contrôle périodique de la situation de trésorerie du syndicat et respect des dispositions de l’article 29-1-A de la loi du 10 juillet 1965.

Il faut y ajouter un traitement vigoureux des recouvrements forcés en utilisant la procédure d’injonction de payer. Au sujet de ce traitement nous présentons  quelques observations :

 

Il n’y a pas lieu d’écarter les procédures de médiation mais nous estimons qu’elles ne peuvent être utilisées efficacement qu’après obtention d’une décision judiciaire par le syndicat. Il est possible de réduire les frais au strict minimum en utilisant la procédure d’injonction de payer.

Le recours à cette procédure impose un contact préalable avec le magistrat compétent (Juge de proximité ou Juge d’instance). Le but est de le sensibiliser aux risques encourus par les copropriétés et de recueillir éventuellement ses observations sur la constitution des dossiers  présentés. On ne saurait reprocher au Magistrat un tel contact car le recouvrement des charges est une opération d’intérêt collectif. Tout débiteur de charges a lui-même intérêt à éviter la suspension du service de chauffage.

Il faut éviter qu’après notification de l’autorisation d’injonction, une lettre du débiteur se bornant à solliciter des délais soit assimilée à un contredit. Le renvoi à une audience génère des frais dont l’accumulation devient insupportable.

Comme il est indiqué plus haut il faut faire connaître que la pratique du syndic est d’étudier les modalités amiables d’exécution de la décision obtenue. Cette méthode laisse place à la saisine d’associations ou de services sociaux et interviennent beaucoup plus rapidement quand le syndic est muni d’une décision judiciaire.

 

En ce qui concerne les marchands de sommeil, il faut savoir qu’il est plus facile de mettre la main sur eux qu’on ne le dit habituellement. Ce n’est pas ici le lieu de traiter cette question.

 

La ponctualité dans le recouvrement des charges est une bonne source d’information sur les copropriétaires. Il ne faut violer outrageusement les règles de la Loi Informatique et libertés mais il ne faut pas non plus qu’on saisisse systématiquement la Cour européenne des droits de l’Homme chaque fois qu’un syndic prend des notes au cours d’un entretien avec un copropriétaire.

Quand on participe à la remise en ordre des affaires et finances d’un ménage il peut être utile de recueillir et conserver des données personnelles qui ont été licitement recueillies.

 

Il est bien entendu que les opérations menées par l’ANAH pour les copropriétés dégradées ne sauraient être négligées. Mais il est irritant de voir qu’on se borne à constater leur apparition sans rechercher les vrais responsables de tels gâchis.

 

 

( Voir l’article du Moniteur )

 

 

 

 

 

 

Mise à jour

19/02/2013